11. Vers une fin certaine

[size=12]J’étais devant l’immeuble qui serait mon tombeau. Dans quelques minutes, Audrey pourrait sortir, et alors je me concentrerai sur mon dernier objectif : sortir à mon tour et rejoindre Alex.
Mais je voulais quand même lui laisser un message, au cas où.
Il avait toujours son portable sur lui, même en Afrique où nous n’avions pas de réseau. D’ici une semaine, quand il comprendrait que je ne reviendrais pas, il irait en France. Et il entendrait mon dernier message et ne m’en voudrait plus.


Salut Alex, c’est moi. Je suis à Paris, devant l’immeuble de Matt. Il a pété les plombs, a enlevé ma sœur, et tu imagines ce qu’il veut en échange … Je suis sincèrement désolée. J’aurais tant aimé t’expliquer, mais tu ne m’aurais pas laissé partir seule. Et j’espère que tu n’as pas cru mes mensonges. Je n’ai jamais eu besoin de faire le point sur quoi que ce soit. Toutes les décisions nous concernant, je les ai prise quand tu m’as embrassée pour la première fois. J’aurais tant aimé rester avec toi, oublier cette lettre et vivre. Me réveiller dans tes bras chaque matin, avoir un enfant de toi et ne jamais te quitter. Mais Audrey a besoin de moi, et je n’ai pas le droit de la laisser. Je tu jure que je ferais tout pour te retrouver, mon amour. Je t'aime.



La sonnerie résonna lugubrement dans le couloir de l’immeuble. Matt occupait un petit loft au dernier étage, acquis récemment pour ses basses œuvres.

Je n’eus pas à attendre longtemps. La porte s’ouvrit sur mon fiancé d’un jour, pâle et vide, les yeux injectés de sang et tenant une arme à feu dans sa main droite.
Il me fit signe d’entrer. Le loft était vide. Un lit, un frigo, des déchets jonchant le sol et une porte donnant probablement sur des toilettes. Et sur une chaise, Audrey.

- Laisse-la partir maintenant, Matt. Elle n’a rien à voir là-dedans.
- Et pourquoi je ferais ça ?
- Parce que tu es quelqu’un de bien. Détruis-moi si ça te chante, mais laisse ma sœur tranquille.

Il empoigna Audrey par les cheveux, et la traîna vers la porte. Avant de la faire sortir, il lui dit d’une voix cruelle et froide :

- Si tu préviens la police avant la nuit, je te jure que je te retrouverai et te tuerai. Et si tu vois Alex, dis-lui où nous sommes, et que je l’attends. Qu’il vienne se battre comme un homme !
- NON ! criai-je.

Mais c’était déjà trop tard, il avait déjà claqué sèchement la porte.

- Où tout cela va-t-il nous mener, Matt ?
- Je refuse que ce bâtard ait ce qui m’appartient !
- Mais rien de ce que tu pourras faire ne changera quelque chose ! Regarde donc la réalité en face !
- Je te retourne le conseil ! Alex n’est qu’un homme, Nola ! Je voulais te préserver de lui, tu m’as ris au nez, aveuglée par son apparence ! Il te sautera encore quelques fois, puis se lassera de toi et te jettera, comme tu l’as fait pour moi !
- Ne mélange pas !

En deux enjambées, il fut à quelques centimètres de mon visage.
- Tu fais une connerie, Matt. Laisse-moi partir, et j’oublierai ce qui s’est passé. Alex n’en saura jamais rien, et je m’occuperai d’Audrey. Tu peux encore retrouver le droit chemin.

- Droit chemin de mon cul !
- J’aime Alex ! Je l’aime bordel, je l’aime !
Il chargea son arme et la pointa sur mon front.
- TA GUEULE !

Il me gifla si violemment que je tombais à terre. Il posa son arme dans un tiroir et le referma. Il me releva sans ménagement, et m'attira brutalement contre lui. Je voulus me dégager, mais il m'enserrait fermement, à un tel point que je ne pouvais bouger.
- Si tu es sage, tout se passera bien, chérie.
- Va te faire foutre !
- N'oublie pas que dans l'histoire, c'est moi qui ai l'arme.

Ses main s'immiscèrent sous mon T-shirt, qu'il me retira. A ce moment là, son emprise se dessera un bref instant, et je lui envoyai un coup de pied bien placé.
Je me précipitai vers la porte, mais bien sûr, il avait veillé à la fermer à clé. J'étais coincée.
Aucune issue de sortie possible.
Et Matt qui se relevait et s'approchait de moi, déterminé à obtenir ce qu'il désirait.

Houlalala Darling. Il y a deux problèmes :

1. Je croyais que Matt t'aimait. Donc il veut seulement t'emprisonner dans un donjon et t'avoir à protée de main pour faire CE QU'IL VEUT FAIRE (Si tu vois ce que je veux dire ^^) sans que tu t'échappes pour prévenir quelqu'un (moi en l'occurrence). Parce que je vois pas pourquoi il veut te tuer. Ça tient pas trop la route. Dis moi ton avis.

2. Ta geule, ma pauvre chérie, ça s'écrit ta gueule.

[ Merci.
Permets-moi aussi de te dire que on dit à portée, et non à protée, et qu'on écrit : en l'occurrence.
( tu ne m'auras pas à ce petit jeu-là ...)
Au fait, tu penses quoi de Vanessa Mae ? (pour le lien dans le message suivant)

J'ai tout recorrigé, et je vais encore le faire une fois, histoire d'avoir ENFIN quelque chose de hum ... correct ?
Version finale dispo dans 30 minutes max. Commentaires éventuels autorisés.
( et les schtroumpfs, la tête de nègre, les cacahuètes grillées, la tarte flambée d'hier sont pas passées ... 5 kilos à perdre pour ma cousine et moi respectivement ^^, ne pas rester trop seule, comme dirait Météo alias Amattao, faut être réalistes pour les experts Manhattan ou Miami, dixit auch Amattao, et bien fait pour Nadal ...)
Ragoût de porc pour ce soir ...
On a plein de cerises, tu pourrais, silteplaît, me passer ta recette de tarte aux cerises (qu'on a mangé le jeudi de l'ascension, comme de vilaines hérétiques) ?

Et toujours d'après mon autre cousine (M), ça ne change rien de voir Robert Pattinson. Nan ? J'aurais pas deviné ! J'ai donc tellement l'air d'une stupide naïve ?

C'était les 6 lignes (environ) pour rien dire, désolée, mais ça fait du bien.
Allez, j'arrête les conneries. ]

[ Ta geule s'écrit toujours ta gueule, Darling ]

Je tournais en rond dans l'appartement de Lucas et d'Hanoko. Mon ami était en train de chercher l'adresse de Matt dans l'annuaire, alors que mon amie, elle, appelait la police pour les prévenir de l'enlèvement d'Audrey. Moi de mon côté j'essayais en vain d'avoir le portable de Nola.
- Y'a rien sur les pages blanches. Bizarrement je m'en doutais.
Hanoko raccrocha et nous informa qu'Audrey était toujours chez elle, qu'il n'y avait aucun enlèvement et qu'on était prié de ne plus déranger la police pour rien.
- Alors on va essayer de trouver son adresse via sa sœur. Les poulets n'ont jamais servis à rien.

Un quart-d'heure plus tard nous étions devant leur maison à tambouriner devant la porte. Audrey nous ouvrit. Elle avait des cernes et les traits tirés, comme si elle n'avait pas dormit depuis plusieurs jours et un énorme hématome ornait son œil. Lorsqu'elle me vu, elle dit simplement :
- Oh, Alex...
Je compris et je la pris amicalement dans mes bras. Elle me rendit mon étreinte et se mit à sangloter sur mon épaule.

- Hanoko, reste avec Audrey dans la voiture. 'Lex et moi on va monter. Si dans... disons une demi-heure on est pas là, appelle la police.
Hanoko, acquiesça à contre-cœur.
- Be Safe, Darling.
Lucas lui sourit et l'embrassa tendrement.
- Ne t'inquiète pas pour moi, je reviendrais vite.
De son côté, Audrey me mettait en garde.
- Fais gaffe, il a une arme. Un pistolet. Et vous arrivez comme ça, chez lui, les mains vides ! Il va vous tuer !
- Ne t'inquiète pas petite sœur. Je ne le laisserais pas faire du mal à mon meilleur ami.
- Oui mais je pense à toi. Ne fais pas quelque chose qui mettrait ta vie en péril. Nola n'y survivrait pas. Tu sais comme elle est fragile et comme elle tient à toi.
- Ouais j'le sais...

- A trois, murmurai-je.
Lucas hocha la tête.
Un.
Nous reculâmes de la porte.
Deux.
Nous visions notre cible.
Trois.
Prenant notre élan, nous courûmes vers l'appartement pour défoncer la porte.
Sauf qu'il l'avait probablement verrouillé de l'intérieur avec des meubles car à part un bruit mat, il ne se passa... rien.
Si la situation n'était pas aussi dramatique, je pense que j'aurais éclater de rire.
Mais nous étions donc là, comme deux cons, devant une porte fermée, avec aucune idée de comment la franchir.
Lorsque tu ne peux pas affronter un problème de face, passe par la porte de derrière.

- Bonjour Madame. On aimerait faire une surprise pour l'anniversaire de notre ami, qui est votre voisin de droite. Alors on aimerait rentrer chez lui par la fenêtrer pour le surprendre. Hum... On peut passer par votre balcon ?

[ https://www.youtube.com/watch?v=nQ798THmR5Y ]

- Fais chier ... marmonna Matt en réponse au bruit sourd provenant de la porte. Il pouvait pas attendre encore un peu, ce crétin ...

Je voulus crier à l'aide, mais mon ravisseur, puisque c'est ce qu'il était, me plaqua sa main sur la bouche et me jetta sur le lit.
J'étais coincée entre lui et le lit, et il emprisonnait mes poignets dans l'étau de ses mains. Sa bouche se plaqua violemment sur la mienne.

Un miracle aurait été le bienvenu, mais dans cette situation, il était totalement dérisoire d'espérer.
Je devais me battre sui je voulais conserver ma raison.

Se méprenant sur mon immobilité, il lâcha mes poignets et ses mains descendirent vers ma taille.
J'étais incapable de penser, de trouver une solution pour me sortir de cette situation. Mon esprit était fixé sur ce qu'il allait se passer, ce que je refusais de toute mon âme. Mais avais-je le choix ?
Matt m'enleva mon jean et je me retrouvai en sous-vêtements. Il fit tomber sa chemise au sol.

La fenêtre explosa et Matt releva brusquement la tête, me donnant quelques secondes de répit.
Lucas venait de la casser avec un extincteur.
Alex rentra dans la pièce, marchant sur les débris de verre qui jonchaient le sol. Ses yeux firent la navette entre Matt, couché sur moi, et ma tenue des plus légères. Il voulut dire quelque chose, mais ses mots se brisèrent.
Matt se releva, et me tirant par les cheveux, se dirigea vers la commode. Avant qu'il ne l'ouvre, je lui envoyai un coup de pied dans l'estomac, et il me lâcha. J'ouvrai fébrilement le tiroir et prit l'arme.
Je la lançai à Lucas, qui l'attrapa avec adresse et la pointa sur mon ravisseur, qui s'immobilisa.

Ignorant de la façon la plus digne possible les trois regards d'hommes posés sur moi, je me rhabillais rapidement.
A ce moment-là, Matt ricana.
- Ca t'a plu, chérie ? C'était quand même mieux qu'avec ton bâtard, non ?

L'ignorant, je me tournai vers Alex, qui n'avait pas bougé.
- Il ne s'est rien passé, affirmai-je d'une voix, qui à mon plus grand regret, tremblotait légèrement.
Il me regarda, dépité et peu convaincu.
- Je te le jure, Alex. Et m^me si ç'avait été le cas, je ne l'aurais jamais désiré.
Il s'avança enfin et me prit dans ses bras. J'enfouis ma tête dans le creux de son cou.
- C'est fini, chuchota-t-il.
- Merci d'être venu.
- Tu aurais dû me dire ce qu'il se passait.
- Tu ne m'aurais pas laissée partir.
- Je sais.
Il m'embrassa tendrement et je réussis une brève seconde à oublier où nous étions.
- Sale pute ! cria Matt. Va au diable avec ton bâtard !
Je m'écartai d'Alex, et envoyai un coup de pied à Matt, toujours recroquevillé au sol, dans ses parties les plus sensibles.
Il gémit de douleur.
- Si tu n'avais pas enlevé ma soeur, j'aurais pu être plus clémente. Là, je n'ai qu'une envie, c'est répandre ton sang sur ces murs. Je t'assure que tu vas payer ce que tu as fait !

Je lui envoyai plusieurs coups de pieds dans l'estomac, dans la figure, dans le cou ... Je ne pouvais m'arrêter.
J'étais prête à le tuer de sang froid.
J'étais dégoûtée de ce que je faisais, mais je désirais venger Adurey, me venger, et montrer à Matt que je n'étais pas un objet faible et maniable à souhait.

Alex enroula ses bras autour de ma taille, et m'éloigna du corps recroquevillé et ensanglanté de Matt.
- Le tuer ne changera rien, murmura-t-il. Il vaut mieux appeler la police.
- Et après ? Il s'en tirera avec cinq ans, et il reviendra ! Il s'en prendra à qui ? A toi ? A Audrey ?
- Je sais tout ça, Nola. Mais si tu le tues, tu auras l'empreinte du sang sur tes mains toute ta vie, et alors ce sera lui la victime.
Il caressa mes cheveux, et son contact m'apaisa.
- Désolée, dis-je au bout d'un moment. Je ...
Alex me prit dans ses bras, et je m'effondrai, laissant échapper tout ce que j'avais réussi à retenir jusqu'à présent.

[ mon fin odorat m'a trompé : c'était du veau, avec des champignons frais et des pâtes fraîches (on fait dans la fraîcheur, nous, avec en plus une salade fraîche du jardin ...)
J'entends déjà les "ploufs" subtils de demain ... Optimiste !! ]

- Bon, expliquez moi votre situation, soupira un commissaire de police.
- L'homme qu'on vous a amené a kidnappé Audrey puis Nola Guyot. Il allait violer la dernière quand mon ami et moi, que sa sœur avait prévenu, on est entré dans son appartement et on l'a immobilisé en le menaçant avec l'arme qu'il avait quand on est arrivés dans la pièce.
L'homme posa son menton dans sa main et me regarda comme si j'étais le dernier des mythomanes.
- Et je suis sensé vous croire ?
Je me retins à grande peine de me lever et de partir en claquant la porte.
- Ce serait bien oui. C'est la vérité après tout.
- Et quelles seraient ses motivations ?
- Arrêtez de parler au conditionnel et dites-le clairement, rétroquais-je en commençant à m'énerver.
- Et pourquoi ce type aur... a fait ça ?
- Parce qu'il est jaloux. Et qu'il l'aime.
- Pourquoi il a voulu la violer si il l'aime ?
- Parce qu'elle ne l'aime pas.
- Et pourquoi elle l'aime pas ?
- Parce qu'il a kidnappé se sœur et qu'elle m'aime.
- C'est tordu votre histoire.
- Aah monsieur, toutes les histoires de cœur sont tordues. Surtout quand les filles s'en mêlent !

Finalement, -et après une heure ou deux de paroles- le crétin de la police accepta de prendre en compte notre accusation et je pus enfin rejoindre Nola.


Elle était dans sa chambre, assise sur le lit, les yeux dans le vide.
- Ça va, mon amour ?
Elle émit un grognement en guise de réponse.
- Je prends ça pour un oui.
Je m'assis à ses côtés et je lui pris la main.
- Tu l'aurais vraiment tué ?
- Oui.
- C'est bizarre j'ai du mal à le croire. Ça m'a vachement surpris quand tu t'es mise à le tabasser. Ça ne te ressemble pas...
- Et pourtant j'en suis totalement capable ! m'interrompit-elle.
- Ca ne ressemble pas à la fille dont je suis tombé amoureux, continuai-je.
Elle ouvrit la bouche. La ferma. L'ouvrit encore.
- Arrête on dirait un poisson !
- Tu crois vraiment que j'ai changé ? Que je ne suis plus la même ? Que Matt m'a changée en profondeur ?
Je reculais, effrayé.
- J'le savais, t'es enceinte !
- NON ! IL NE M'A PAS VIOLE ! cria-t-elle. Combien de fois devrais-je le répété pour qu'on me croit ?
- Et après combien de temps tu comprendras quand je rigole ou pas ? En tout cas, tu devras le dire encore une fois, au procès...


- Je t'aime Nola.
Nous marchions, main dans la main, dans le même parc ou nous étions baignés avant que sa mère n'arrivasse. [ O_O ] Le temps était pourri ; il faisait froid, il y avait du vent et la pluie n'allait pas tarder à tomber. Nous étions en automne. Et cela se voyait.
Matt avait été jugé dans la semaine qui avait suivit l'affaire. Verdict : acquitté. Évidemment. Ils n'avaient pas assez de preuves pour le condamner.
Il avait déménagé en région parisienne, renonçant à Nola. J'espérais du fond du cœur que ce n'étaient pas que des apparences.
Tout était donc sensé allait pour le mieux. Sauf que je trouvais Nola bizarre. Qu'avait-elle encore comme problème ?